mardi 4 juillet 2017

CALLIGRAPHIE ET ANIMATIONS EN LITTERATURE ET SOCIETE 2016 - 2017

Les activités faites en Littérature et Société ont été riches et ont porté sur des thèmes déjà vus les années précédentes.



La calligraphie


L'atelier de calligraphie a permis de voir la naissance des écritures grâce au documentaire "le sacre de l'Homme" (2007) ainsi que les différents types d'écriture. La fabrication des tablettes d'argile a été légèrement modifiée après examen des exemplaires conservés au Louvre et au British Museum de Londres. En effet, les tablettes sumériennes avaient une surface légèrement bombée et des coins arrondis. La "tranche" d'argile, coupée avec un couteau ou un fil dans un bloc d'argile, a donc été travaillée en frappant la surface et les angles avec le plat de la main. La ressemblance avec les originaux est alors parfaite.



Les élèves ont alors tracé des traits avec une règle pour délimiter les lignes ou les cases puis ils ont soit gravé des pictogrammes avec un stylet pointu soit inscrit des cunéiformes en appuyant un stylet à l'extrémité biseautée ou triangulaire sur la surface d'argile humide. Les tablettes ont été de grande qualité.

Les phases du travail









Les tablettes réalisées

















"Pendant plusieurs séances, nous avons travaillé sur le thème du monde des écritures. Personnellement, j'ai préféré l'écriture cunéiforme. J'ai choisi de reproduire un texte ancien sur une tablette d'agile, modelée par mes soins. Pour cela, il suffisait de frapper l'argile pour qu'elle devienne rectangulaire. Après, on a pris un petit bâton que l'on presse sur l'argile afin de former les signes en forme de coins ou triangles. Cela m'a plu car écrire comme il y a plusieurs millénaires est très amusant, instructif et vraiment enrichissant".


Théo Caracciolo


"Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est lorsque nous avons découvert les toutes premières formes d'écriture datant de plusieurs millénaires avant Jésus Christ. Nous avons pu essayer de reproduire, par exemple, le cunéiforme à l'aide d'une tablette d'argile. Cette écriture était simplifiée et servait au Roi à conserver les montants des impôts que lui devait le peuple et donc à l'époque très peu de personnes avaient accès à l'écriture. Ce fut, pour ma part, une expérience enrichissante car j'ai pu agrandir mes connaissances sur la manière dont vivaient les hommes. Les signes cunéiformes sont assez simples à reproduire, tout le monde peut essayer; c'est une bonne occasion pour se mettre à la place d'une personne ayant vécu il y a des millénaires de cela".

Laurie Christiaens


"En Littérature et Société, on croit au début qu'on ne va qu'écrire, étudier des livres, des oeuvres... Mais en réalité on étudie des écritures anciennes puis on les reproduit et c'est très intéressant et ludique. On a écrit des signes cunéiformes sur des tablettes d'argile avec un pic. On a ensuite écrit avec de l'encre chinoise que l'on a fabriquée nous-mêmes sur du papier wenzhou, très fin et on a appris quelques idéogrammes chinois. J'ai préféré le travail avec des tablettes d'argile même si on apprend beaucoup de choses à chaque activité".


Louison Debaix


"Les premières écritures étaient formées de pictogrammes qui se sont simplifiés en signes cunéiformes; ceux-ci étant plus faciles à dessiner, nous les avons reproduits sur des tablettes d'argile. Cette activité est vraiment superbe car car les mots et les phrases que nous avons écrits ont un sens. La tablette d'argile tient dans la main et le toucher est agréable. Lorsque la plaque est sèche, le rendu est très joli à admirer. Nous avons, par la suite, écrit en chinois sur du papier wenzhou selon des pratiques traditionnelles et le rendu est aussi très beau. Ces deux activités étaient amusantes et ont fait paraître les heures plus rapides, ce dont on ne se plaint pas".


Lise Calba


"Nous avons étudié la naissance de l'écriture avec les pictogrammes et les cunéiformes puis nous avons travaillé sur des tablettes d'argile. C'était très intéressant et amusant de se prendre pour un scribe. Au début, je pensais que cela allait être dur d'écrire sur de l'argile car les formes à dessiner ne sont pas facile à reproduire. Mais finalement, c'est devenu très vite facile une fois qu'on y est habitué. J'ai beaucoup aimé cette activité".


Noémie Romac


"C'est en Mésopotamie, vers 4000 avant J.-C., qu'apparaissent les premières formes d'écriture. Elles étaient sous forme de pictogrammes et servaient à la mémorisation de données comptables (impôts, échanges commerciaux...). 

Ces pictogrammes se simplifient, deviennent des cunéiformes et sont inscrits sur des tablettes d'argile de la taille d'une main. En nous basant sur des modèles, nous avons reproduit ces tablettes et ces méthodes d'écriture avec un pic ou un bâtonnet taillé en pointe. Les tablettes ont séché au bout de deux semaines. C'est une activité très ludique et amusante mais qui demande une certaine concentration".



Camille Lebourgeois




Ensuite, comme les années précédentes, les grands systèmes d'écriture ont été vus avec des planches explicatives et des extraits de films.

- Les sinogrammes ou idéogrammes chinois ont beaucoup intéressé les élèves qui ont aussi vu un extrait de "Hero" (film de Zhang Yimou, réalisé en 2002) avec la scène se déroulant dans l'école de calligraphie: les élèves tracent les caractères dans du sable; un maître d'écriture (qui est aussi un maître en maniement des armes et qui projette de tuer l'Empereur Qing) trace le sinogramme "épée" sur un rouleau avec un immense pinceau composé d'une queue de cheval. Les élèves ont utilisé des sets de calligraphie chinoise, le papier wenzhou,  et certains ont fabriqué leur propre encre en frottant un bâton sur quelques gouttes d'eau versées sur une palette de pierre.









Grâce à la présence d'une élève coréenne, Seohyum Lee, nous avons tous été initiés à l'écriture de son pays, élégante et intéressante !





"Nous avons commencé par étudier la calligraphie chinoise à l'aide d'extraits de films puis nous avons vu son évolution de la Chine antique à nos jours. Place alors à la pratique: nous avons eu à notre disposition du papier traditionnel wenzhou, très fin, et grâce au kit de calligraphie, nous avons fabriqué nous-mêmes de l'encre".


Lucas Pinto


"Travailler sur les tablettes cunéiformes m'a beaucoup plu car j'ai bien aimé modeler l'argile avec les doigts et faire de nouveaux dessins dessus. Ensuite nous avons étudié l'écriture chinoise, dans un premier temps nous nous sommes entraînés sur des feuilles ordinaires puis ensuite nous avons utilisé le papier wenzhou. J'ai préféré cette activité à celle de l'argile, de plus j'ai appris à fabriquer de l'encre de Chine et j'ai utilisé plusieurs sortes de pinceaux".


Déborah Mahabirparsad


"L'écriture chinoise est intéressante et belle. Il y a une façon très délicate d'écrire le chinois et c'est cela qui me plaît".


Alexia Wehrlin


"J'ai aimé davantage les séances avec le chinois car c'est une écriture intéressante et mystérieuse qui est toujours utilisée aujourd'hui contrairement aux pictogrammes ou aux cunéiformes".


Cynthia Badri


"J'ai préféré les séances avec l'écriture chinoise car j'ai pu fabriquer de l'encre et avoir de la liberté pour dessiner des idéogrammes chinois mais aussi coréens (c'est l'alphabet coréen hangeul) que j'ai appris grâce à ma camarade coréenne".

Appoline Marin


"Pour l'apprentissage de l'écriture chinoise, nous avons utilisé des pinceaux, du papier traditionnel wenzhou, et fabriqué de l'encre. J'ai particulièrement aimé cette dernière activité car elle nous permettait d'écrire les mots et les phrases que nous souhaitions".

Elia Bouchot



- Les hiéroglyphes égyptiens, réalisés avec un pinceau fin ou un calame, ont permis de voir la difficulté de cette forme d'écriture et de l'utilisation du papyrus.









"Travailler sur le papyrus a été pour moi le travail que j'ai le plus apprécié. Le fait d'écrire en hiéroglyphes m'a beaucoup plu et la sensation d'écrire sur des lamelles de roseau aplati était agréable ainsi que l'utilisation du calame".


Sarah Lacouture


- L'antiquité grecque et romaine a été vue avec des écritures sur papyrus, ostraka, lamelles de plomb (avec une incision faite avec un grand clou et en prenant des modèles sur le site "l'arbre celtique").










- Cette année, les glyphes mayas ont été aussi étudiés grâce à des extraits d'un documentaire d'Arte, "le code maya enfin déchiffré". Il s'agissait de voir une forme d'écriture très complexe avec des idéogrammes et des syllabes pouvant s'écrire sous différentes formes, complètes ou abrégées, et qui ne fut déchiffrée véritablement que dans les années 1980 par un très jeune linguiste américain, David Stuart. Les élèves ont vu les glyphes animés dans ce documentaire (une syllabe peut être écrite de 12 à 15 façons différentes !) et ont observé des planches tiré d'un ouvrage de Nikolai Grube, un grand mayaniste allemand. Une élève, Elia Bouchot, a réalisé un très beau codex en reprenant les glyphes figurant sur la stèle du roi Pakal à Palenque. 










Le magnifique codex maya d'Elia Bouchot !





- Enfin, la période médiévale a été étudiée avec des travaux à la plume d'oiseau et une initiation au gothique, ainsi que par la réalisation de peinture à la tempera avec des pigments mélangés avec du jaune d'oeuf.













Les élèves ont le droit d'utiliser un ordinateur ou leur smartphone afin de choisir une inscription qui leur plaise et quelques fantaisies graphiques et autres anachronismes ne sont pas interdits ! 





En même temps, madame Lefoll a fait travailler les élèves sur Guillaume Apollinaire et les calligrammes, en étudiant la vie du poète et la conception des calligrammes au cours de la Grande Guerre. Les élèves ont alors réalisé leurs propres poèmes.


"Le couvre-chef" d'Enzo Minot, 2ème Prix de la Jeune Poésie 2017.


"Années de guerre" de Noémie Romac



"Détonation" de Laurie Christiaens


"Le soldat" de Camille Lebourgeois



"La bombe" de Sarah Lacouture



"La tombe"


"La rose" de Laurie Christiaens


"La fleur" de Camille Lebourgeois


"Le canon" de Maxime Lempin


"Casque à pointe" de Lucas Pinto


"Feu !" de Déborah Mahabirparsad



"Le sapin de Noël" de Lucas Pinto



"Stars and Stripes" de Lise Calba


"Insecte" de Lise Calba



"Smile" d'Alexia Wehrlin



"Sans titre" par Elia Bouchot


"Imagine" de Louison Debaix



"Soleil" de Noémie Romac



Une histoire de la presse


Le second thème abordé cette année a été la presse, avec des activités similaires à celles des autres années:

- Une série de journaux, allant de l'époque révolutionnaire à nos jours, a été étudiée en s'appuyant sur des photocopies des originaux venant d'une collection particulière (voir l'article du 16 janvier 2016). Les élèves ont été étonnés du petit format des journaux des années 1790 - 1800 ainsi que du texte très serré et dense. Ensuite, l'évolution du journal a été vue avec le changement du format, l'introduction de la publicité, des illustrations, l'apparition tardive du gros titre...

- Madame Lefoll a fait étudier la presse moderne avec des revues de presse portant sur les grands quotidiens.

- La censure et le contrôle de la presse ont aussi été étudiés; son déclin aussi face aux nouveaux médias, avec les mêmes exemples qu'en 2015-2016.

- Le thème de l'objectivité de la presse a été vu grâce à divers exemples soit de fausses nouvelles propagées par la presse (arrivée de Nungesser et Coli à New York, la défaite de Truman en 1948) soit de gros titres tendancieux (les élections présidentielles françaises de 2007 et 2012 ont servi d'exemples). La première page d'un journal allemand du Brandebourg, le Märkische Allgemeine du 9 novembre 2016, sur l'élection américaine a été aussi montrée: le journal sortant dans la nuit et les résultats étant serrés, la première page offrait le choix entre la victoire de Donald Trump et celle d'Hillary Clinton !







Sur l' élection présidentielle de 2007




Sur l'élection de 2012





- Pour terminer cette étude, un débat a été organisé sur la presse et la diffusion de l'information ainsi que sur les préférences des élèves: les autres médias comme la radio et la télévision, le rôle de plus en plus important d'internet et des réseaux sociaux. Des recherches thématiques sur internet ont permis de voir de nombreux exemples de propagation de fausses nouvelles ou de vidéos truquées. L'exemple le plus frappant est le faux accident de bus à Lyon, remarquablement "construit" et diffusé sur YouTube par des étudiants:

https://youtu.be/4_N1_C5JOEs


Diverses techniques de manipulations, de désinformations ont été expliquées.



L'écrivain témoin de son époque



Cela a permis une transition vers le thème de l'écrivain témoin de son époque. Cette année, le thème de la résistance à l'oppression a été choisi avec plusieurs activités:

- L'étude de l'ouvrage de Bruno Apitz, "Nu parmi les loups" (1958) qui relate comment un petit garçon juif a été caché dans le camp de Buchenwald et protégé par le comité du camp, avec des extraits de la version filmée de 2015. Les élèves ont alors réalisé des compositions graphiques sur le thème de la liberté retrouvée, sous la forme de dessins ou d'image numérique.



Le pardon, par Lucas Pinto.


"Ouverture"



Lise Calba et Camille Lebourgeois



Enzo Minot



Alexia Wehrlin



Elia Bouchot



Noémie Romac



- La mise en scène de "Rhinocéros" d'Eugène Ionesco, Acte II tableau I, avec des répétitions et la conception d'un décor simple. 










Tout ce travail a été récompensé par le 2ème prix de la "Jeune Poésie" décerné le 1er juin 2017 par l'AMOPA 54 à Enzo Minot, qui avait rédigé, sous la direction de madame Lefoll, un très beau calligramme intitulé "le couvre-chef". 

L'AMOPA (Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques) a pour but de valoriser l'usage du français et les créations littéraires grâce à des concours annuels, pour tous les niveaux, sur des thèmes libres concernant la poésie ou l'écriture de nouvelles.






Bref, ce fut une belle année ! Et maintenant, la photo souvenir !








Jérôme Janczukiewicz et Nathalie Lefoll