samedi 7 novembre 2015

LES HIEROGLYPHES

Lors de la nouvelle séance de l'atelier de calligraphie, les élèves se sont intéressés aux hiéroglyphes, l'écriture sacrée de l'Ancienne Egypte. Une présentation des différents signes a été faite avec une fiche explicative. En effet, les hiéroglyphes apparaissent vers 3150 avant J.-C. (ce sont des plaquettes d'ivoire trouvées à Abydos, portant des noms de villes) et disparaissent en 394 après J.-C. (inscription de Philae) lorsque le Christianisme fut proclamé religion d'Etat de l'empire romain. La longévité de ce système d'écriture est donc remarquable, d'autant plus que les hiéroglyphes ne subirent pas de transformation graphique durant leur existence, les mêmes signes traversant les millénaires.


Détail d'un sarcophage égyptien au British Museum.


C'est un ensemble d'environ 5000 signes (animaux, êtres humains, objets, représentés en totalité ou en partie) divisés en 3 groupes:

- des idéogrammes: "cheval" s'écrit par la représentation de cet animal par exemple.
- des phonogrammes: le signe représente un son.
- des déterminatifs: le signe, muet, sert à déterminer le sens d'un mot.

La combinaison de ces trois groupes est complexe, un même signe pouvant être un idéogramme, un phonogramme ou un déterminatif...

Pour mieux faire comprendre le système, un texte, le menu de Tepemânkh, exposé au musée du Louvre, a été projeté sur écran. 

1ère étape: les élèves observent la composition de la stèle, avec le défunt, la table d'offrandes, les cases avec les aliments énumérés en hiéroglyphes.








2ème étape: la traduction est montrée, avec étude de quelques aliments, notamment les volailles, représentées avec un idéogramme figurant la bête déplumée, accompagné de phonogrammes, différents selon les cases, désignant l'oie, le canard etc. Les hiéroglyphes désignant les viandes sont aussi très divers avec une tête de veau, un jarret, une patte ... Le système de numérotation peut être aussi présenté car le nombre des offrandes est fixé.








La 3ème étape a été la présentation du matériel du scribe (encrier, palettes, pinceaux et calames), ainsi que de la célèbre statue du Louvre. Une fois encore, être instruit était une source de prestige et de pouvoir et un prince royal n'hésita pas à se faire représenter assis en tailleur, écrivant sur un papyrus.





On notera les deux palettes ayant appartenu aux pharaons Séqénenrê Tâa et Toutankhamon sur la droite de la photo.


Le magnifique "scribe accroupi".


Le prince Setka, fils du pharaon Didoufri.


Les inscriptions les plus importantes étaient gravées sur des blocs de pierre, comme les célèbres Annales de Thoutmosis III, les textes sacrés et administratifs sur du papyrus, une feuille souple faite avec des bandes de roseau (le mot "papier" vient de papyrus) mais aussi sur du parchemin. Les brouillons ou essais d'écriture étaient réalisés sur des tessons de poterie ou "ostraka", ou sur des éclats de pierre. 

En raison du temps nécessaire à la réalisation des hiéroglyphes, les Egyptiens mirent au point deux systèmes simplifiés de signes, le hiératique, utilisé par les prêtres, et le démotique ou écriture populaire. Les hiéroglyphes, d'ordinaire très détaillés, sont alors tracés avec des courbes qui rappellent, très vaguement dans le démotique, la forme du signe hiéroglyphique originel.



Les Annales de Thoutmosis III (musée du Louvre)

Ostrakon avec écriture en hiératique.

Ostrakon avec inscription en démotique.


Lors de la dernière étape, les élèves ont écrit des hiéroglyphes sur du papyrus, au pinceau ou au calame, après s'être entraînés sur des ostraka. Ils ont été étonnés par l'odeur ("de nature" selon eux) qui se dégageait des poteries et des papyrus et ils se sont appliqués à reproduire des listes de signes ou à écrire leur prénom après avoir consulté un site internet. Tous ont trouvé difficile cet exercice qui a demandé beaucoup d'application.


Les ostraka des élèves






Les travaux sur papyrus




















Finalement, on peut constater que le papyrus et le numérique sont complémentaires !

Une autre étude portera sur Jean-François Champollion et le déchiffrement des hiéroglyphes.


Jérôme Janczukiewicz